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Mont Cenis et Assieta 132km

Mont Cenis et Assieta

132 km / 5080 D+
Gravel /VTT en Auvergne-Rhône-Alpes et Italie
par Roman

Arrivé par le train de nuit PARIS-MODANE, la nuit à été courte mais, la légère montée, en suivant la rivière de L’ARC coincée entre 2 flancs de montagne de la fin de la vallée de la MAURIENNE vaut le détour à 7 h du matin. La lumière bleutée et éblouissante est un peu mystique en arrivant sur l’imposant fort VICTOR-EMMANUEL planté au bas d’une montagne nichée entre 2 tournants comme suspendu dans le temps. Un air intemporel en effet puisque c’est aussi par là qu’HANNIBAL est passé avec son armée d’éléphants et de divers guerriers récupérés tout le long de son retour d’Afrique. On suit quelques panneaux très instructifs sur la route.
Je quitte la route et commence à monter doucement mais surement dans les charmantes forêts puis le long du ruisseau d’AMBIN. Après le pont c’est là que les choses se corsent puisqu’il faut porter son vélo sur quelques centaines de mètres de dénivelé. (C’est ici que je quitte HANNIBAL puisque cette feignasse a choisi de continuer à avancer dans le fond de la vallée pour rejoindre TURIN puis ROME j’imagine).
Arrivé sur le plateau, la vallée est magnifique, à cette saison tout devient rouge, orange, jaune et surtout ce bleu 100% CYAN du lac du MONT CENIS. Tout cela me monte à la tête. J’en profite pour me perdre dans les hauteurs de la vallée en poussant mon vélo (ATTENTION ce n’est pas du tout roulant sur cette partie de trace), mais il y a une route qui rejoint le lac rapidement). J’opte pour une sieste méritée au milieu des herbes. J’arrive enfin sur le lac après moult clichés de la vallée. Rien à dire cet endroit est magique. Ou bien est-ce l’altitude qui me fait cet effet-là?
Après avoir bien profité du tour du lac et pris un max de photos et un classique: tarte aux myrtilles et son Perrier citron, je décide de rester en hauteur avant de redescendre directement sur SUZE en choppant une route Gravel “interdite aux non riverains” un peu avant la descente quand la route quitte le lac.Les vaches italiennes ne voient visiblement pas souvent passer des parisiens en VTT dans le coin vu leurs façons outrées de me regarder. Le petit rajout de Gravel est vraiment top, la route est suspendue dans le vide à flanc de montagnes. La vallée côté italien est complètement bouché d’un énorme brouillard. Ou est-ce de la pollution? Je flotte juste à la lisière de cette épaisse ligne grise. Une frontière palpable entre le monde des humains ici-bas et celui des marmottes, car ici il n’y a personne à part 2-3 patous qui me hurlent dessus.
La grande et enivrante descente jusqu’à SUZE nécessite un petit bout de hacking vraiment pas méchant. Le reste est gravel puis route. Je suis vraiment content d’avoir éviter la grande route à moto, même si cela m’a pris 3 heures de plus. Mon cousin en gravel m’a rejoint pendant la soirée et on attaque le lendemain matin assez tôt la montée pour le col de FINESTRE.
Après la route, le brouillard de la veille toujours là nous offre un spectacle très intéressant ou, disont le franchement, plutôt abstrait puisqu’on ne voit absolument rien du tout. Heureusement les sympathiques décibels des motos nous servent de repères en nous arrachant les oreilles aux passages. Il faut passer le col et redescendre sur la route militaire de l’ASSIETTA pour enfin prendre conscience de la beauté de l’endroit ou nos petites cuisses gesticulent. La vallée et cette route sont splendides et disont le carrément: Grisante et incontournablepour les Rideurs Français qui aiment la montagne et l’Italie. Les motos se faisant de plus en plus rares, progressivement nous passons aux dessus des nuages. La hauteur nous offre un spectacle fantastique. Nous “planons”littéralement à 2500 m d’altitude sur un océan de nuages à multiples couches. Certains tableaux de TURNER me reviennent en mémoire. Je me sens tout petit et inutile.La longue route de l’ASSIETTA n’est pas toujours évidente à rouler pour ceux qui veulent aller vite mais elle est exceptionnelle pour ceux qui prennent le temps de s’arrêter à chaque tournant. La descente en pente douce jusqu’à SESTRIERE se fait très facilement quoique un peu fatigante pour les mains en gravel.
Il y a quelques bars et restaurants où se poser dans cette petite station de ski.
Cette route de l’ASSIETTA est à consommer sans modération. Je reviendrai user mon palpitant par ici.

Photos: Roman